Les fausses couches qui n’ont rien de faux

Je n’ai jamais aimé ce terme « fausse couche », l’usage du mot « faux » ne me convient pas. Aujourd’hui, on entend de plus en plus le terme « interruption naturelle de grossesse » (ING), que je vais donc utiliser pour cet article.

Une Interruption Naturelle de Grossesse, qu’est ce que c’est ?

L’ING est différente d’une Interruption Volontaire de Grossesse (IVG – avortement) et d’une Interruption Médicale de Grossesse (IMG – avortement thérapeutique c’est à dire que la santé de la mère, de l’enfant ou des deux est en danger).

Une ING c’est l’arrêt spontané de la grossesse. On peut entendre parler d’ING précoce (1er trimestre de la grossesse) ou tardive (2ème trimestre). Au delà de 22 semaines de grossesse, on parle d’accouchement prématuré. Il n’y a parfois pas d’explication aux ING, on estime souvent que c’est une grossesse qui n’aurait pas pu être menée à terme et que le corps a choisi d’expulser, mais au final on ne sait pas réellement pourquoi cet évènement se produit.

Les signes d’une ING

Les femmes peuvent se sentir mal, avoir des saignements (plus ou moins abondants) et/ou, expulser des caillots de sang par voie vaginale, ressentir une perte des symptômes de grossesse (nausées, seins lourds…), avoir mal (dans le bas du dos, le bas ventre… dans tout le corps parfois).

Attention : il peut y avoir des saignements en début de grossesse – sans que cela ne soit signe d’une ING.

Que faire en cas d’ING ?

Je vous conseille d’aller de suite aux urgences maternité si vous pensez faire une ING (surtout si vous avez des saignements très abondants). Vous pouvez également appeler votre gynécologue qui pourra peut-être vous recevoir en urgence. Dans tous les cas, consultez.

Et après ?

Une ING est un évènement de vie qui peut-être traumatisant (tout comme les IVG et les IMG). En France, un tabou subsiste et cela renferme les femmes sur elles-mêmes ; comme si elles n’étaient pas légitimes à parler de leur traumatisme et de leur douleur.

D’ailleurs, l’idée qu’il faut annoncer la grossesse une fois le premier trimestre de grossesse (la période statistiquement la plus à risque d’ING) perdure. Une femme a le droit d’annoncer sa grossesse quand elle le souhaite, et de parler publiquement de son ING si elle le souhaite.

Beaucoup de personnes sont maladroites face à une femme qui vient de vivre une ING :
« au moins tu sais que tu es fertile »
 » il aurait été handicapé, c’est mieux comme ça »
« allez, tu n’étais pas enceinte depuis longtemps »

Toutes ces phrases, même si elles partent d’une bonne intention, n’aident pas. Au contraire, elles font du mal. Pour certaines femmes, une ING c’est la perte de leur bébé, pas la perte d’un fœtus de quelques semaines. C’est leur maternité qui s’envole. Toutes les projections qui s’étaient mises en place depuis l’annonce de la grossesse. Certaines femmes apprennent qu’elles étaient enceintes en faisant l’ING…

Soyons juste présent.es, prenons des nouvelles, apportons de la nourriture, accueillons les pleurs, laissons du temps…

Si vous êtes en train de vivre une interruption de grossesse, ou que vous en avez vécue, sachez que vous n’êtes pas seules, dans le sens où vous pouvez être entourées. Vous avez le droit de parler de vous, de ce bébé, de cette grossesse.

Vous pouvez vous faire accompagner par une doula : pour être écoutée, soutenue, pour créer un rituel... Vous pouvez me contacter pour en discuter (la première séance doula est offerte).

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